25 mai 2012.
CLUB VILLES & TERRITOIRES à l’invitation de Vinci.
Présentation de la ZAC Cannes Maria, distinguée au Palmarès Ecoquartiers 2012.
(intervenants : J. Meyrignac, A. Chemetoff, B. Paris entre autres)
Extraits de l’intervention de Julien Meyrignac :
« Je peux résumer ma perplexité face au concept même d’écoquartier, en trois motifs :
– un paradoxe originel : vu que nous savons tous depuis la conférence de Rio que l’avenir de la planète réside dans le « glocal », quel sens ont les écoquartiers ?
– la récurrence des propositions : dans des contextes hyper-différents (des friches industrielles du Nord aux friches agricoles du Languedoc), on retrouve les mêmes tics de concepteurs, les mêmes recettes dont on peine à nous faire croire qu’elles auront les mêmes vertus sur leurs environnements.
– enfin, puisqu’on est entre-nous, personne ne peut contester qu’il y a une détermination des grands groupes de BTP à surfer sur la vague verte, avec comme moyens les techniques de construction et les matériaux et comme objectif le profit. »
« Or, selon moi, l’écoquartier doit être une expérimentation hypercontextuelle de la ville durable, que je définis par les 3 « S » qui ne sont pas ceux auxquels vous pensez :
– solidaire : un quartier dans une ville qui donne de l’emploi et/ou favorise les déplacements, qui permet les parcours résidentiels, …
– soutenable : un quartier dans une ville qui a une empreinte écologique réduite, qui promeut des comportements responsables (énergie, déchets, déplacements…)
– sociétal : un quartier dans une ville qui prône le partage, qui crée des dynamiques, bref qui fait société »
« En tout cas, je vous préviens, si un jour je dois habiter dans un écoquartier, j’ai horreur du vélo, je fais le tri-sélectif quand je suis de bonne humeur et je rajouterai un radiateur roulant dans la chambre. »
« Second enseignement de Cannes Maria : faire de la ville avant tout
Cannes Maria, c’est un quartier qui respecte la sociologie de son contexte (1/3, 1/3, 1/3)
C’est un quartier qui développe la mixité urbaine en proposant des équipements et des commerces.
Bref, c’est une greffe de ville véritable, pas un abcès de fixation, pas un énième boboland urbain. »
« Cinquième enseignement de Cannes Maria : retourner les contraintes.
Le parti pris des études préalables a révélé ses forces lors de la conception du projet.
Les contraintes ont été contournées ou retournées :
– La pollution des sols : traitement d’une partie des déblais confinés sur place
– Les infrastructures électriques : la galerie technique a guidé le parti
– Les eaux pluviales : la présence du bassin a permis un jeu de drainage en surface
Composer avec les lieux est à mon sens l’essence pure de l’écoquartier. »
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