crédit photo : Atelier Presse SCEFEE
L’ouragan E-commerce a éclaté le modèle commercial « traditionnel » obligeant les acteurs économiques historiques à se réinventer en profondeur. Les Drive, les cyberventes ont fait illusion un temps mais ces palliatifs ne suffisent plus. L’acte d’achat motivé par la logique dite « ATAWAD » (Any time, Anywhere, Any advice) conforte à chaque nouveau « clic » du consommateur la place de l’E-commerce et oblige en conséquence la zone commerciale locale, la rue commerçante du centre-ville à constamment innover. L’imbrication d’échelles territoriales historique c’est nettement simplifié par le biais du «clic », plaçant le commerçant indépendant et spécialisé aux côtés du géant Amazone.
L’onde de choc a atteint le domaine de l’aménagement commercial faisant vaciller le Document d’Aménagement Artisanal et Commercial (DAAC) et autres documents de programmation. Ces derniers planifient avec la conviction qu’impose la règle d’urbanisme une offre commerciale locale pour une durée de quinze ans alors même que les acteurs économiques s’interrogent encore sur la stratégie à adopter.
L’E-commerce rebat ainsi les cartes de l’organisation spatiale de l’offre commerciale.
Pour autant, il ne faut pas verser « Numérique Versus Physique » au pot commun des idées préconçues : Centre Vs Périphérie, Proximité Vs Grande distribution, etc.
Les acteurs de l’aménagement du territoire (élus, techniciens, opérateurs, consultants, etc.) doivent donc planifier, accompagner cette révolution économique grâce à une réflexion territoriale décloisonnée (privé/public) et concertée. Les sujets de réflexion sont denses :
– penser une nouvelle offre commerciale territorialisée « hybride » (numérique/physique) qui donne davantage de place à une consommation locale,
– anticiper les impacts fonciers de la logistique urbaine : la localisation et l’organisation des espaces de stockage et de distribution permettant d’optimiser les flux commerciaux (de la plateforme logistique nationale jusqu’à la porte d’entrée du consommateur)
– replacer l’acte d’achat au sein d’un espace commercial multifonctionnel (loisir, logement, etc.) et qualitatif (déambulation, etc.) et donc tracer les contours de nouvelles centralités urbaines,
– garantir et encadrer la mutabilité des zones commerciales actuelles (afin progressivement de faire disparaître la notion de zone commerciale ?),
Le tout en réduisant les impacts environnementaux.
Ces enjeux devront trouver une déclinaison réglementaire pragmatique qui reste à définir au sein des Plans Locaux d’Urbanisme intercommunaux et Schéma de Cohérence Territoriale.
Ainsi, il s’agit d’appréhender au mieux les pratiques et besoins des “consom’acteurs” afin de penser une offre commerciale locale en capacité de structurer un éco-système pérenne (circuits courts, vente directe, cantine scolaire bio, etc.) apte à évoluer dans la sphère commerciale mondiale.
Florence GUITER
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