Article rédigé par Christopher Rutherford

Alors que l’été prend (enfin) ses quartiers dans le ciel angevin, que notre ministère planche (encore) sur une réforme de l’urbanisme, et que nous attendons (toujours) celle de l’urbanisme commercial, l’agence achève un cycle qui permet de tirer un premier bilan des effets du Grenelle en matière de document d’urbanisme.

Après l’arrêt de 10 PLU, et ceux à venir prochainement de 4 SCoT « grenellisés », quelques constats s’imposent :

  • Afin de répondre à l’enjeu de limitation de la consommation d’espace, Citadia a développé une méthode spécifique d’analyse de la consommation d’espace à laquelle nous associons une démarche de référentiel foncier. Ces démarches conjointes permettent de faire émerger une prise de conscience de l’intérêt de mener des opérations de « comblement » de l’enveloppe urbaine, ce qui se traduit maintenant en urbanisme opérationnel dans bon nombre de cas (au travers des démarches BIMBY ou assimilés notamment). Nous déplorons cependant le fait que l’obligation – légitime – qui est faite de « chiffrer » les objectifs de limitation de la consommation d’espace entraine une analyse des documents d’urbanisme purement « comptable », au détriment de la démarche de projet. Le nombre et le poids croissant des différentes « commissions » chargées de veiller à la bonne mise en œuvre du Grenelle sont par ailleurs venues complexifier à nouveau les procédures, ce qui – à moyens humains et matériels constants – fait progressivement passer le temps alloué au projet à sa portion congrue.
  • Les préoccupations environnementales trouvent désormais une place privilégiée dans le code de l’urbanisme tout comme dans les cahiers des charges de la plupart des collectivités. Les approches environnementales menées par Even Conseil et ses partenaires privilégiés (spécialistes faune-flore et énergie) ont sans conteste permis d’améliorer la performance environnementale des projets urbains. Défendant une intégration transversale de l’environnement, nous regrettons les découpages de plus en plus fréquents du lot « environnement » du document d’urbanisme, qui tend à réduire les « environnementalistes » à un rôle d’expert qui observe et évalue le travail des urbanistes, sans être intégrés à la conception du projet urbain.

Après la première génération des documents d’urbanisme Grenelle, va maintenant venir le temps des ajustements et de la maturation des nouveaux outils mis à disposition. Avec le démarrage par l’agence de nouvelles missions telles que la révision du PLU de la Ville de Niort (associée à une étude « BIMBY »), l’élaboration du référentiel foncier de la Ville de Challans et l’émergence des PLU intercommunaux, l’agence relève ce défi. Il s’agit pour nous de conforter notre positionnement de spécialiste de la « stratégie territoriale durable », en réaffirmant la nécessité de faire primer la démarche de projet, au sein duquel l’approche environnementale de l’urbanisme n’est pas une marque mais un état d’esprit.