12 juin 2012.
Séminaire à l’invitation de la ville de Metz.
Points de vues sur la Ville en 2030
(intervenants : J. Meyrignac, P. Panerai, B. Reichen, N. Michelin)
Extraits de l’intervention de Julien Meyrignac :
« La ville qui vient est dessinée aujourd’hui. Et que voyons-nous ?
Des quartiers archétypiques de la ville post-moderne, où l’humain n’a pas sa place sinon sous forme de silhouettes jeunes et en bonne santé bien qu’un peu floues.
Des projets qui ne sont pas justes avec un J majuscule, c’est à dire qui :
– n’ont pas de sens > déconnectés du réel et de ses enjeux, des vraies questions que sont la nouvelle lutte des classes imposée la mondialisation (lire Guilluy)
– n’ont pas de force > pas d’originalité ni d’innovation, production courante
– n’ont aucune vertu > rien de ce qui est proposé n’est véritablement de nature à changer la société.
Une visite au Forum des Projets Urbains est à ce titre édifiant.
C’est à la recherche de la ville perdue et au lieu de privilégier une approche globale qui intègre les questions d’emploi, de culture, d’usages… les concepteurs se précipitent sur les codes et les clichés : la rue, la maison de ville (comme son nom l’indique), la placette, l’épicier…entre Amélie Poulain et Disneyland.
Attention, loin de moi l’idée de considérer qu’il ne faut pas, à un moment donné, passer par la case cadre urbain/qualité de vie au quotidien. Mais lorsque le terrain s’y prête et dans une juste mesure.
Car avant cela, notre devoir est de répondre à la question urbaine dite « classique » telle que Jacques Donzelot l’a formulée, à savoir comment redonner à la ville ses fonctions d’intégration, de brassage fécond, de réalisation individuelle…ses fonctions politiques ? »
« L’équation qui est posée aux politiques à travers la crise financière est la suivante :
Comment proposer de nouveaux modèles urbains –moins subis et plus désirés- et de nouveaux montages pour fabriquer la ville et modeler les territoires ?
Ceci avec moins d’argent public (il y en a et aura de moins en moins) et moins de grand capital (qui ne poursuit pas un objectif d’intérêt général ou plutôt de bien commun).
Cela passe par :
– une plus grande attention accordée aux besoins et aux initiatives de la population
c’est-à-dire une concertation plus concrète, plus fertile
– un investissement ciblé sur les aménagements au plus fort rendement social et aux plus forts effets d’entraînement attendus
– un engagement renouvelé dans la gestion urbaine vers le bas (le quotidien des gens) et vers le haut (les bienfaits de la Ville Créative). »
« La ville de 2030 –rêvons !- sera libérée de la spéculation financière et réinvestie par ceux qui l’auront désirée pour ce qu’elle est (conflit et progrès) et par ceux qui l’auront faite (les actifs) »
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