Les réactions à l’édito de notre newsletter sur les Nouveaux-Urbanistes ne se sont pas faites attendre.

Nous pensons inutile de relayer ici les échanges peu amènes entre J. Meyrignac et D. Musslin.

En revanche, nous publions les réactions d’Olivier Crépin, Membre du conseil d’administration du Collectif National des Jeunes Urbanistes et un des instigateurs de la démarche Nouveaux Urbanistes. Et les précisions de Julien Meyrignac.

La première réaction d’Olivier Crépin (21 février 2012 16:57)

Bonjour,

Merci pour l’envoi de votre lettre.

Je viens d’en parcourir l’édito et vous fais savoir sur le champ que vous vous trompez énormément ! Je ne sais si vous ou Julien Meyrignac avez pris la peine de rentrer en contact avec les initiateurs de la démarche des Nouveaux Urbanistes avant de rédiger votre édito, mais j’ai presque envie de vous retourner l’accusation :  pourquoi ce règlement de compte?

Pour vous éclairer, voici mes prises de position personnelles :

http://olivier-crepin.blogspot.com/2012/01/cherchons-les-urbanistes-la-ou-ils-se.html
http://olivier-crepin.blogspot.com/2011/12/pourquoi-jai-signe-lappel-des-nouveaux.html

Nous aurons peut être l’occasion d’en rediscuter.

Cordialement,

Olivier Crépin

La première réponse de Julien Meyrignac (21 février 2012 23:01)

Bonsoir,

A la question que vous nous avez posée.

Une courte réponse en quelques points :

– il est grand temps que les urbanistes rendent grâce à l’urbanisme en arrêtant de tenter désespérément de se clôturer un pré carré,

– l’urbaniste doit se reconnaître à ce qu’il pratique l’urbanisme,

– les éventuels intérêts des urbanistes doivent être représentés par des praticiens authentiques, pas par des agitateurs d’idées et/ou apparatchiks assis sur la masse des étudiants et juniors.

Donc, les Nouveaux Urbanistes, ce sera sans nous. C’est dit et nous n’y reviendrons plus.

Mais d’ailleurs, qui sont les urbanistes des grands cabinets de conseil, des grandes collectivités, des grands établissements publics…signataires de votre charte ?

Je suis sincèrement preneur de votre réponse.

Cordialement

Julien Meyrignac

La réponse d’Olivier Crépin (22 février 2012 00 :16)

Bonsoir,

Je vous livre donc en toute sincérité mes réponses : > ci-après

– il est grand temps que les urbanistes rendent grâce à l’urbanisme en arrêtant de tenter désespérément de se clôturer un pré carré, > Nous pensons que “l’urbanisme” doit tout autant aux urbanistes. Nous pensons surtout que les milieux institutionnels (Ministère en charge de l’urbanisme, Parlement et associations d’élus) ont besoin d’une organisation professionnelle crédible qui puisse s’appuyer sur ses organes de formation (principalement les Instituts d’Urbanisme)…

– l’urbaniste doit se reconnaître à ce qu’il pratique l’urbanisme,  > Nous sommes d’accord, mais faute de réglementation de notre profession beaucoup de monde peut aujourd’hui “se faire passer” pour un urbaniste praticien sans en avoir les compétences (cf. notre conviction n°2). Nous nous proposons justement de recenser les milliers d’urbanistes praticiens en France (qui dépassent de très très loin en nombre les 600 urbanistes qualifiés par l’OPQU). 

– les éventuels intérêts des urbanistes doivent être représentés par des praticiens authentiques, pas par des agitateurs d’idées et/ou apparatchiks assis sur la masse des étudiants et juniors.  > 1) Nous souscrivons pleinement à cette nécessité de parvenir à une meilleure représentation professionnelle, car, au demeurant, les associations qui se prétendent légitimes pour parler au nom des 20 000 urbanistes de France ne représentent au mieux que 400 personnes dont la majorité est constituée de vétérans-retraités ou d’urbanistes autodidactes (avec une sureprésentation de l’exercice libéral).

2) Libre à vous de ne pas adhérer aux idées que nous agitons.

3) Il n’y a pas encore “d’apparatchiks” au sein du mouvement des Nouveaux Urbanistes dans la mesure où notre association n’est pas encore constituée et où les initiateurs de la démarche sont tous des professionnels bénévoles : nous avons tous une pratique professionnelle d’urbaniste ou dans l’urbanisme et avons choisi de consacrer notre temps libre (soirées, week-ends et même congés) à ce combat militant.

4) Les 500 premiers signataires de notre appel ne sont pas étudiants mais professionnels (cf. listing ci-dessous). Ils sont issus de toutes les tranches d’âge et de responsabilité (seniors, juniors, débutants, confirmés, quasi-retraités, chargés d’études, responsables, directeurs, élus locaux) et de tous les modes d’exercice de l’urbanisme (avec une représentativité conforme à la réalité de l’exercice professionnel d’urbaniste au sein de notre communauté). 

Donc, les Nouveaux Urbanistes, ce sera sans nous. C’est dit et nous n’y reviendrons plus. > Entendu 

Mais d’ailleurs, qui sont les urbanistes des grands cabinets de conseil, des grandes collectivités, des grands établissements publics…signataires de votre charte ?  > Les voici, recensés sur une liste non exhaustive mise en ligne sur notre site Internet :  http://nouveauxurbanistes.wordpress.com/2012/02/09/les-500-signataires-de-lappel-des-nouveaux-urbanistes/ 

Olivier Crépin

La seconde réponse de Julien Meyrignac (21 février 2012 23:01)

Bonjour,

Merci pour vos réponses que nous allons mettre en ligne sur notre blog.

Je maintiens néanmoins que toutes les démarches qui ont porté sur la défense de la profession ont fait long feu et je ne vois pas du tout l’intérêt d’un nouveau cénacle post SFU (morte, nous sommes d’accord), CFDU, CNJU, OPQU etc.

Mon explication est la suivante : s’il existe des formations en urbanisme (nombreuses, diverses), ce n’est que dans la pratique, dans l’investissement de ce champ si vaste -culturel, social, territorial, technique, juridique…- que peut naître la qualité d’urbaniste.

Sur le fonds, je souscrivais donc à l’OPQU.

Sauf qu’il a bien fallu sortir une toute première liste de “qualifiés” : à sa lecture, j’ai compris que l’office était mort-né, puisque se sont retrouvés qualifiés les premiers précisément ceux que j’espérais voir sortir du panorama car illégitimes à mes yeux (des théoriciens, des politiques et des affairistes…)

Me faire reconnaître urbaniste, obtenir ma qualification de ceux-là ? Non merci.

Vous proposez une autre voie (faire masse) que je réfute absolument pour défendre le métier et non les praticiens.

(message tronqué : propos à l’adresse personnelle de D. Musslin)

Pour conclure, je réitère le point de vue exprimé dans l’édito de notre newsletter.
Défendons, par la pratique, l’urbanisme.

Militons pour que l’urbanisme prenne sa juste place dans le politique.

Assurons la promotion de notre champ/métier.

Si l’urbanisme est mieux promu, l’urbaniste sera nécessairement plus attendu.

Car nous devons être sûrs de nos forces : chaque jour qui passe rend notre matière plus complexe et place nos profils de généralistes au cœur des sujets.

Je vous reconnais parfaitement le droit de ne pas y souscrire, ayez l’amabilité de m’accorder la même liberté concernant votre initiative.

Encore une fois, j’estime (même si je n’ai pas 500 websignataires avec moi) pouvoir exprimer ce point de vue, avec ma petite légitimité, et sans devoir être immédiatement sujet à la culpabilisation ou à l’insulte.

Cordialement,

Julien Meyrignac