Les urbanistes ont-ils une raison de chercher à agir groupé ?
Les SFU, OPQU et autres organismes se multiplient essuyant les échecs de leurs prédécesseurs en quête d’un “ordre des urbanistes”.
Est-ce réellement un enjeu d’actualité ou une énième et éternelle guerre de pouvoir ?
Le débat est à vous en commentaires !
Qui pourrait prétendre être légitime pour mener à bien un tel projet… Free Urban Planning!!
Groupé, oui. Mais avec qui ? Des dinosaures dont les intérêts sont aussi obscures que leur utilité ?
Face aux problématiques règlementaires actuelles, les urbanistes auront plus de poids ensemble qu’individuellement. C’est indéniable. Mais à quelle échelle faut-il se regrouper ?
Je pense sincèrement que l’action départementale est un minimum, et régionale un maximum. Au delà, les sujets qui posent débat ne sont pas toujours les mêmes, et un groupement national se solderait (se solde déjà ?) par de longs débats stériles. Au mieux, par un manifeste et une série de résolutions aussi utiles qu’un avion de chasse à un raton laveur.
Et ce, sans compter sur la “précieuse” aide des services de l’État qui ont eu aussi des avis divergents en fonction des personnes à la tête des services, département par département.
Pour répondre à Bshine, il n’est pas ici question de légitimité mais d’union pour obtenir un confort de travail et des garanties envers nos clients. Le regroupement est une bien belle idée, à manier avec précaution et gardes-fous afin de ne pas générer un autre organisme pachidermique dont l’unique fonction est d’être un faire_valoir pour ses dirigeants.
La diversité des profils rend la profession difficilement compréhensible auprès des néophytes ; toute démarche visant à améliorer cette visibilité est donc bénéfique.
Dommage que les associations ou groupes qui souhaitent porter cette démarche aient une vision “restreinte” de ce que devraient être un urbaniste (et de sa formation notamment).
Nous visons une époque charnière de la profession d’urbaniste où le nombre des diplômés qui revendiquent ce titre dépasse celui des praticiens confirmés. C’est un fait social qu’il convient d’acter à sa juste mesure.
Une ville est un organisme au moins aussi complexe qu’un corps humain, et pourtant les formations qui sont dans le champ de l’urbanisme ne sont en rien comparable à celle des docteurs en médecine. Est-ce cela que l’on entend pas “vision restreinte” de ce qu’est un urbaniste.
La profession a pris acte au tournant des années 1990 de l’enjeu de sa visibilité en mettant en place deux outils que sont l’office de qualification et une confédération professionnelle pour rassembler les différents exercice du métier et les différentes échelles de représentation.
Ce sont des outils, non des institutions. Ils ont indéniablement des limites mais aussi des vertus.
De fait, l’urbanisme n’est pas soluble dans l’unicité. Mais dans des univers systémiques, il est quand même besoin de points d’appuis pour construire l’avenir.
Je vous invite à débattre de ces différentes questions à l’occasion de la prochaine université d’été du CFDU (conseil français des urbanistes) qui se tiendra les 29,30 et 31 Août à Amiens sur le thème “ville et métropole abordables”
Toute la complexité du jeu est que l’Office de qualification est un ordre professionnel qui ne s’avoue , et un ordre pour un corps pluri disciplinaire est une absurdité. Evidemment il faut défendre la qualification et le diplôme d’urbaniste , mais ce n’est pas suffisant. Si l’on en reste là , les urbanistes en collectivités resteront ingénieur et n’existeront pas . Il faut à la fois être urbaniste et accepter la pluri disciplinarité et ça c’est difficile . Mais un sociologue , un géographe , un avocat peut être urbaniste. Et y en a bien d’autres qui contribuent à notre activité.